Pourquoi ce hashtag ? Aujourd’hui, dimanche 25 novembre, vous en avez peut-être entendu parler aux infos mais cette journée est consacrée à la lutte contre les violences faites aux femmes. Plus précisément, le 25 novembre, c’est la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.
Vous rendez vous compte qu’en 2018, bientôt 2019, les différents gouvernements soient « obligés » d’instaurer ce genre de journée tellement rétrograde. Comment, dans un monde aussi avancé et civilisé que le nôtre, on en est venu à devoir planifier dans le calendrier une journée entière pour lutter contre les violences faites aux femmes ? Et bien tout simplement, parce que, selon le dernier rapport du Secrétaire Général des Nations Unies, d’énormes efforts doivent être encore faits pour faire cesser ces violences. En effet, d’après les données recueillies auprès de 87 pays, 19% des femmes âgées de 15 à 49 ans affirment avoir subi des violences.
Des chiffres alarmants.
Violences physiques et morales, au travail, au sein du couple ou dans la sphère familiale… ces dernières revêtent plusieurs formes. Pour autant, elles sont toutes dévastatrices pour la victime qui les subit. Même notre propre pays, la France, n’est pas épargnée par ce fléau. Prenons le chiffre des violences conjugales. 1 femme meurt tous les 3 jours sous les coups de son mari. Doit-on parler de toutes celles qui évitent de peu la mort mais qui vivent quotidiennement dans la peur de le devenir ? J’en parle très peu dans mon entourage actuel mais il y a 20 ans de cela, j’ai vécu et subi les violences conjugales. Cet environnement fait de violence a cessé à mon adolescence.
De mon point de vue d’enfant, j’ai vécu la peur, l’angoisse, l’horreur, l’insécurité… Les départs précipités à pas d’heures, les logements temporaires, les jours manqués à l’école, la peur de voir son père rentrer, les bureaux de l’assistante sociale. Des années après, j’ai été amenée, dans mon travail, à travailler avec des psychologues et des associations entièrement dédiés à aider les femmes contre les abus dont elles ont été victimes. Forcément, mon passé remontait à chaque fois à la surface, sans jamais en parler.
Trop peu d’avancées en 20 ans…
Mais, vous savez le pire ? C’est qu’en 20 ans, les choses n’ont pas tellement changé. Je voyais ces femmes lutter, essayer de garder la tête haute, de protéger leurs enfants quand il y en avait mais pour certaines, quand il n’y avait pas de solutions à leur proposer, c’était soit la rue parce que le 115 était débordé soit revenir chez leur bourreau. Je rentrais le soir, chez moi, le cœur en miettes en pensant à ces femmes qui devaient se sentir seules et démunies. Et croyez moi, ce n’était pas une exception !
Ces derniers temps, les voix des victimes se sont enfin libérées. Elles ont été si nombreuses qu’il a été impossible de ne pas les écouter. Je pense aux mouvements #MeToo aux Etats-Unis et à son équivalent français, #BalanceTonPorc. Tous ces témoignages de stars et d’anonymes qui ont subies, à un moment dans leur vie, des violences sexuelles par un inconnu ou au sein de leur propre couple. Mais quelles réelles sanctions pour ce type de délit ?
Et en France, quelles mesures ?
En France, Marlène Schiappa, la Secrétaire d’État à l’Égalité entre les femmes et les hommes, a annoncé un renforcement des forces policières afin de réprimer sévèrement le harcèlement de rue. Est-ce que ces mesures suffisent pour endiguer ce fléau ? Malheureusement, je ne pense pas non. Dans le métro, dans la rue, au travail, en soirée… Tous ces lieux banales pour certains se transforment en sanctuaire pour les âmes les plus perverses.
Alors, je dis oui au mouvement #EcoutezMoiAussi qui rassemble en ce dimanche 25 novembre, toutes les associations, tous les organismes et tous les partenaires sociaux dédiés à la lutte contre les violences faites aux femmes. L’intention étant toujours la même: attirer suffisamment l’attention pour faire avancer les mœurs. C’est une action tellement importance qui a sa place, à mon grand regret, dans notre société actuelle.
Le principal obstacle ? Le manque de moyens.
Cela dit, le constat reste toujours le même: le manque de moyens. Le peu de ressources financières est un principal obstacle à la disparition totale de ce type de violences. Toutefois, on peut dire qu’une avancée notable a eu lieu dernièrement: l’Union Européenne a décidé d’investir une somme considérable d’un montant de 500 millions d’euros grâce à l’Initiative Spotlight. L’objectif est clair: éradiquer toutes les violences faites aux femmes du monde entier. Il ne reste plus qu’à établir les différents moyens à mettre en place pour y arriver. Et il y a encore beaucoup de travail à faire…
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Un numéro à appeler si vous avez besoin d’être écoutée ou si vous avez été témoin de quoique ce soit: le 3919. Et n’oubliez pas que seul, on va plus vite mais ensemble, on va plus loin…